éloge de ma futilité

quand j'ai commencé à écrire sur ce blog, j'y allais très doucement, afin de tâter le terrain sur ce qu'on pouvait écrire et montrer de soi sur le net, et puis, je me suis lâchée un peu plus... 

aujourd'hui, il est le reflet de ce que je suis... 

mon reflet mais pas mon visage !

 ou presque...

en effet, il m'arrive parfois de me dire que ce que je montre est déplacé.

dans ce monde qui va mal, j'ai décidé de ne parler que de fringues, de produits de beauté, de bouffe, de bébêtes à poils... mais voilà, le monde va mal.

et je ne parle pas des difficultés de la société, de la pauvreté, du chômage, de la détresse sociale, des mal logés etc.

de celles de la planète : la pollution, la disparition des espèces, la maltraitance animale etc.

et de tout le reste, qui est noir, glauque, triste, déprimant,
mais bien réel.

moi, j'ai choisi de parler de futilités.

et parfois j'ai honte, parce que c'est futile, superficiel, inutile.

parfois, j'écris un billet, et finalement, je ne le publie pas, renonçant à apporter ma part d'inutile.

du superficiel, j'en vois sur la blogo. tous les jours. parfois je me dis que c'est trop. indécent. indécente, cette avalanche de fringues, de crèmes et vernis, de nourriture etc, alors qu'il y a des gens qui vont mal.
ce n'est personne en particulier bien sûr, c'est un ensemble.

c'est la vie ça ?

seulement, si cela ne se voit pas sur ce blog, tous les problèmes de notre temps me parlent, me concernent.

sauf que je n'en parle pas.

pourquoi ? parce que cela ne regarde que moi, et parce que j'ai envie de montrer ce futile. c'est un choix, assumé (plus ou moins selon les jours). quitte à passer pour quelqu'un de superficiel.

pourquoi ?

d'une certaine façon, écrire sur ce blog, c'est un peu m'échapper du quotidien, des mauvaises nouvelles, mais aussi de visiter les futilités et excentricités quotidiennes des personnes que j'ai choisies de suivre. parce qu'elles m'apportent toujours un petit pas grand chose, mais intéressant.

je fais un boulot qui me fait voir parfois dans la même journée 3 ou 4 personnes qui vont mal, qui pleurent, alors que ce n'est pas mon métier, et que je ne suis pas formée pour. je subis parfois du stress, et des soucis, comme tout le monde. je m'interroge sur mon avenir professionnel et personnel. à la maison, comme tout le monde, j'ai des soucis, des préoccupations, des craintes, pour moi, pour monsieur, pour ma famille, pour mes poilus.

bref, une vie normale, pour une fille normale.

icicle maiden - tony lombardo

j'ai donc parfois besoin de me changer les idées, d'évacuer, de respirer un peu.
j'ai donc décidé de ne pas en parler ici. ni des catastrophes du monde, ni de mes soucis (sauf ceux de mes loulous poilus), ni de mes combats.

et de ne parler que de futilités. 

et un jour peut être que je passerai à autre chose. certainement.

qui sait demain, que peut il se passer ? je n'aurai peut être plus le temps ? plus l'opportunité ? plus l'envie ?

en attendant, je profite de ce que je peux aujourd'hui, tant que je le peux. tout en étant consciente de ce qu'il se passe autour de moi. l'important est de ne pas fermer les yeux sur le malheur des autres et d'agir à sa mesure.

aujourd'hui, je vous propose de m'accompagner encore dans mes envies de tissu, de texture, dans mes arcs en ciel du jour et mes oasis de bonheur, aussi futiles soient ils. parce que ça me (vous ?) fait du bien.
une sorte de parenthèse enchantée.

parce que la futilité a ses vertus. dont celle de faire sourire, ou de mettre des étoiles, même éphémères dans les yeux.

alors, on continue dans la futilité ? 

sources des photos : pinterest, tumblr